L’école sans clichés

C’est presqu’un cliché. Une école avec un nom (et un projet) bien catho, qui accueille plusieurs centaines d’élèves musulmans. France est devenue directrice après s’être impliquée dans le précédent établissement qu’elle servait. De projets d’éducation à la citoyenneté en jeux de coopération, elle a désormais quitté ses anciens habits de prof de gym. On entend […]

C’est presqu’un cliché. Une école avec un nom (et un projet) bien catho, qui accueille plusieurs centaines d’élèves musulmans. France est devenue directrice après s’être impliquée dans le précédent établissement qu’elle servait. De projets d’éducation à la citoyenneté en jeux de coopération, elle a désormais quitté ses anciens habits de prof de gym.

On entend parfois dire que dans ce genre de quartier, les profs doivent être souples, que les profs rasent les murs. Contrairement à ce que l’on pourrait penser, ce n’est pas le cas. Comme dans nombre d’écoles catholiques, on travaille la non-violence comme une matière, au quotidien, ni plus ni moins qu’ailleurs. On construit les règles ensemble, on consolide les ponts qui existent entre parents et professeurs. Le défi, c’est le français. Une langue qui n’est pas parlée par les enfants lorsqu’ils arrivent en maternelle, et qui n’est pas toujours maîtrisée par leurs parents. Le défi de France, c’est de leur faire aimer cette langue, pour qu’elle puisse leur permettre de se comprendre entre eux, et de comprendre le monde qui les entoure. D’en faire un tremplin vers la citoyenneté responsable. Cela passe par des temps d’apprivoisement, des temps de jeu, des temps de découverte de livres, …

Tout cela n’aurait rien à voir avec Dieu ? Et pourtant. Si les familles adhèrent aux valeurs véhiculées et incarnées par l’école, c’est aussi en sachant qu’ici, les croyants disent qu’ils sont croyants. Et que Dieu, qui reste Dieu, fait toujours partie de ce qui fonde l’identité et l’être-à-l’autre. Face à des mouvances urbaines qui pourraient mettre le développement de ces enfants en péril, l’école catholique apaise.

France croira toujours à la faisabilité d’un tel projet scolaire. Sa satisfaction est faite des sourires des parents, de leur attention envers les professeurs. De ces multiples marques d’appréciation qui fondent l’estime et le respect.

Que l’amour fraternel vous lie d’une mutuelle affection; rivalisez d’estime réciproque.
Romains 12:10

 

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Pistes pédagogiques

1. Mots-clés
accompagner, apprendre, éduquer, grandir, transformer

2. Approfondir
Y a-t-il quelque chose qui vous a touché ou au contraire agacé dans cette interview ?
Quel regard portons-nous sur les écoles qui accueillent un grand nombre de Belges d’origine étrangère ? Quelles expériences directes en avons-nous, dans notre quartier ou non ?
Que penser de cette ‘professeur’ de gym devenue directrice ? Qu’aurions-nous pu devenir ?
Est-ce toujours faisable de construire les règles ensemble ? Par quelles méthodes, quels outils ?
Dieu rassure ; ailleurs, Dieu effraie ! Comment faire de Dieu un interlocuteur possible ? Faut-il toujours en parler ?
Comment encourager mes proches, mes élèves, mes enfants, à préférer le respect aux stéréotypes ?

3. Agir
Que puis-je faire pour aider l’école de mon quartier à développer son projet ? Comme parent ou grand-parent, comment encourager les professeurs dans leur mission ? Quelles expériences ou activités pourraient me libérer de mes caricatures sur ‘les étrangers’ ? Quelles rencontres avec des croyants d’autrefois ? Ai-je déjà discuté avec des musulmans ? De quoi ? Pourquoi ?

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